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Par Anonyme, le 28.08.2025
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Date de création : 30.11.2013
Dernière mise à jour :
06.10.2025
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Charles Juliet s’en est donc allé sans bruit, vendredi 26 juillet, au cœur de l’été, dans cette ville de Lyon où il vivait depuis près de sept décennies, tandis que tambours et trompettes se préparaient à résonner, à Paris, pour l’ouverture officielle des Jeux olympiques. L’ancien petit paysan dévoré par la peur, qui a grandi dans les rudes casernes d’enfants de troupe, n’aimait pas attirer l’attention. Il lui fallut traverser le désespoir, surmonter beaucoup de doutes et endurer le labeur d’un impitoyable travail d’élucidation intérieure pour qu’enfin ce projet fou qui le tenaillait depuis ses 20 ans – écrire – devienne l’accomplissement d’une vie.
Une écriture intimeUn homme, entre tous, lui accorda sa confiance, l’éditeur Paul Otchakovsky-Laurens, décédé en 2018, qui publia tous les tomes de son Journal et la plus grande partie de son œuvre. Ce Journal débuté dans la deuxième moitié des années 1950 et dont le dernier tome a été publié en 2020, fut l’outil principal de ce forage, ce retour sur soi, cette chasse aux faux-semblants dont il ressentit la nécessité existentielle avant d’entreprendre quoi que ce soit.
Écrivain intransigeant, imprégné de cette patience dont sont riches ceux qui viennent de la terre, incapable de tricher avec ce qui devait s’exprimer à travers lui, Charles Juliet reçut tardivement les fruits de ses semailles. Il lui fallut attendre 1989 et le succès de L’Année de l’éveil, grand prix des lectrices de Elle, adapté au cinéma par Gérard Corbiau, pour être remarqué d’un large public.
Quelques années plus tard, le succès de Lambeaux, récit intense et poignant dans lequel il rendait hommage à ses deux mères (sa mère biologique, l’absente, morte de faim dans l’asile où elle avait été placée pendant la guerre peu de temps après sa naissance, et sa mère adoptive, l’aimante) lui assura l’attachement d’une large communauté de lectrices, surtout, mais aussi de lecteurs.
Une écriture poétiqueAutant de points d’entrée d’une œuvre bien plus vaste, toujours aussi intense, constituée de recueils d’une poésie quasi minérale, refus catégorique de l’afféterie, mais aussi d’entretiens avec des peintres – dont le grand ami Bram Van Velde, tout aussi préoccupé que lui de ne pas encombrer le monde de mots inutiles.
Dans l’excellente préface de Pour plus de lumière, anthologie personnelle de Charles Juliet parue dans la collection « Poésie/Gallimard », Jean-Pierre Siméon met en exergue cette citation de Jean de la Croix qui dit tout du combat mené : « Et la plus forte conquête/dans l’obscur s’accomplissait ». Ce travail acharné, d’une rectitude absolue, aura fini par apporter à l’auteur la reconnaissance du monde des lettres, à travers le prix Goncourt de la poésie en 2013, puis le grand prix de littérature de l’Académie française, en 2017.
Entendre la souffranceCharles Juliet, tel qu’en lui-même, put éprouver de la gratitude mais ne se prévalut jamais de ces distinctions. Jusqu’au bout, il resta cet homme d’une honnêteté rare, simple et humble, souvent rattrapé par une désarmante candeur d’enfant, pas très à l’aise dans l’exercice de l’interview mais toujours disponible pour entendre la souffrance de l’autre, lui fût-il inconnu. Jusqu’au bout, il lut ou se fit lire de la poésie, parce que, disait-il, la sienne « l’avait tenu éloigné de celle des autres ».
Les derniers mots que l’on entendit de sa bouche, au printemps dernier, furent prononcés pour rendre hommage à M. L., l’amour de sa vie : « Tout ce que j’ai fait, c’est grâce à ma femme. Sans elle, je n’aurais rien pu écrire. » Charles Juliet s’en est allé la rejoindre. Il nous reste ses textes précieux, qui nous invitent, à notre tour, à nous engager en toute lucidité sur nos sentiers intimes.