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dans nos députés beaucoup ne servent à rien ,qu il soit de droite d'extrême droite ou la bande à mélenchon
Par Anonyme, le 28.08.2025
le"systême" s'est mis en place il y a logtemps à sept-fonds. deux "jeunes"moines , vers les années 7o, s'étaie
Par Yon, le 21.07.2025
merci frère de votre courage à nous partager votre souffrance. je vous prends dans la prière.
pers onnellemen
Par Anonyme, le 17.07.2025
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Par Anonyme, le 31.08.2024
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Par lutter-contre-coro, le 18.08.2024
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Date de création : 30.11.2013
Dernière mise à jour :
10.12.2025
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Reportage
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En juin dernier, des forces militaires roumaines, bulgares, italiennes et américaines participaient à un exercice conjoint baptisé « Balkan Sentinel - 25 ». BORISLAV TROSHEV / Anadolu via AFP
Le 14 septembre, un drone russe a pénétré dans l’espace aérien roumain, au-dessus du village de Chilia Veche, au cours d’une attaque contre des infrastructures de l’Ukraine voisine. Depuis le début de la guerre, la population du delta du Danube doit vivre avec la menace de la guerre à sa porte.
Du centre-ville de Isaceea, c’est à peine s’il y a 1 km pour gagner le Danube et le passage frontière ouvert en 2020. En face, c’est Orlivka, une commune ukrainienne pas bien grande elle non plus, que les Russes visent régulièrement. Des drones y ont été abattus à plusieurs reprises. En août dernier, une conduite de gaz a été touchée, donnant lieu à une impressionnante explosion. Comme pour les incursions de drones dans leur espace aérien, les autorités roumaines répètent leur engagement à garantir la sécurité. Sans convaincre.
À Isaceea, 4 000 habitants, on vit au rythme des « RO-ALERT », ces messages prévenant les gens d’une attaque, à Orlivka, en face, mais aussi ailleurs dans le delta du Danube. Ici, tout est si proche qu’une explosion est immédiatement remarquée. Un modeste restaurant est placé à l’entrée de la grande ligne droite vers la frontière. Peu de monde, à part deux ou trois locaux et un ukrainien de passage qui boivent leur café. Il y a bien un mariage, un week-end par-ci par-là. « On fait semblant que tout va bien, mais au fond de nous, on a peur », confie Larisa en nous montrant un message RO-ALERT. « On nous écrit d’aller dans des abris civils mais on n’en a pas. Et puis, quand la conduite de gaz a explosé, le message est arrivé… Après l’explosion », raconte, grinçante, la mère de deux enfants. Elle compare la déflagration d’alors au champignon de Tchernobyl. « On y voyait comme en plein jour. Personne n’a pu dormir après ça, certains se sont même enfuis en voiture ».Depuis, à chaque alerte sur son téléphone, Larissa avoue « serrer les dents ».
En face du restaurant, un gros bâtiment en ruines trône parmi les roseaux : « l’ancienne fabrique de tabac », explique un retraité à vélo. « Tout est en ruines ici. Dans ce bâtiment on faisait les cigarettes Kent que les élites communistes fumaient. Cent personnes y travaillaient », explique Ion. Plus loin, une filature de coton, elle aussi abandonnée, qui employait jadis 600 personnes. « Les gens n’ont pas attendu la guerre pour filer. Il n’y a que les vieux qui sont restés car on a notre vie ici ».Ion raconte que la guerre s’en prend désormais à tout ce qu’il leur reste : « à nos maisons qui se fissurent quand des drones abattus par les Ukrainiens tombent au sol en faisant un boucan d’enfer ».
« Personne ne se bat en vérité… »À la frontière, un vieux bus ukrainien attend de pouvoir passer, les passagers font les cent pas. Certains commandent une boisson au fast-food « La mica ». Les échanges sont brefs. Pourtant toute proche d’Orlivka, l’employée ne se sent pas menacée : « Quand ça pète, c’est la nuit », dit-elle. Les jeunes d’Isaceea viennent manger leur kebab ici. »Signe que tout va bien, selon pour cette quarantenaire. Ce qui passe en face, ce n’est pas vraiment la guerre à ses yeux : « C’est juste de la politique pour déstabiliser l’Europe, car personne ne se bat en vérité. Et surtout personne ne veut que ça s’arrête. » Elle en veut pour preuve « ces Ukrainiens qui circulent comme si de rien n’était dans de grosses voitures au lieu de se battre ». On sent la fatigue d’une situation enlisée voire illisible et en proie à la désinformation sur les réseaux sociaux.
La route séparant Isaceea de Luncavița, à 17 km de là, serpente non loin du Danube. Ici, les étés sont chauds. À Luncavița, on a construit six nouveaux puits en vue des sécheresses à venir. Depuis près de vingt ans, la commune de 4 070 habitants s’est fait une spécialité : l’absorption des fonds européens. Il y a quelques jours, un projet transfrontalier regroupant Luncavița et Chilia veche en Roumanie et, côté ukrainien, la commune de Chilia Nouă, a été lancé. Son but : préparer aux situations d’urgence et aux désastres naturels (feu, inondations, tremblement de terre) en acquérant un camion de pompiers et en construisant une caserne. Avec des formations pour les citoyens à la clé. « Ce projet vise à la coopération et à résilience, on a besoin de ça plus que jamais depuis qu’il y a la guerre », explique Marian Ilie, manager du projet, une icône de Saint Stéphane au-dessus du bureau.
Dans ces locaux neufs et colorés bien loin de l’image d’une mairie roumaine classique, ils sont sept à se consacrer aux fonds européens. En ce moment, 17 projets sont menés. Depuis que Marian a commencé à y travailler, en 2007, la mairie a bénéficié de 70 millions d’euros. Une manne incroyable qui a considérablement changé le niveau de vie. Pour la suite, on pense même à construire des halles de stockage de céréales près du fleuve.
« Toute notre vie a changé »Le maire, Aurel Iorga, est catégorique : il faut associer les Ukrainiens à cette prospérité. « C’est la première fois que mon homologue ukrainien de Chilia Nouă touchait de l’argent d’une institution autre que celle liée à la guerre à Kiev, il était extrêmement ému », note-t-il. Marian, lui, ne comprend pas comment certains Roumains se permettent de critiquer l’aide à l’Ukraine. « Non seulement c’est dans notre intérêt qu’ils gagnent la guerre mais en plus nous, Roumains, avons tant bénéficié de ces aides », résume le père de trois enfants qui se rappelle l’époque « où il fallait attendre des heures le bac pour passer le Danube et rejoindre une école ou l’hôpital à Galaţi », la grande ville du coin. Depuis qu’a été finalisé avec l’argent européen en 2023 un pont sur le Danube de plusieurs centaines de millions d’euros, « toute notre vie a changé », dit-il.
Au café, en face de la mairie, l’ambiance est plus morose. Pour la patronne, c’est même « la panique totale ». « Hormis ces deux F-16 de l’Otan qui nous survolent après les attaques, personne ne nous protège. Tout le monde a peur qu’un drone lui tombe sur la tête », dit-elle.Pour Marian, le mot « paix » a une tout autre connotation ici depuis trois ans. « À chaque fois qu’il est prononcé le dimanche à l’église, soit 80 fois peut-être, absolument tout le monde fait le signe de croix, cela traduit bien l’angoisse actuelle », soupire-t-il. Depuis peu, il avoue envisager, pour la première fois, un possible départ « pour sécuriser sa famille. »