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LES ECRIVAINS AU MONASTERE

Publié le 02/12/2021 à 09:32 par papilacabane Tags : vie france amour saint monde soi fond texte
« Trois jours et trois nuits », des écrivains au monastère Quatorze écrivains, dont Sylvain Tesson, Sébastien Lapaque et Frédéric Beigbeder, ont séjourné chacun à leur tour à l’abbaye de Lagrasse, dans l’Aude. Leurs textes révèlent une diversité d’attentes, de sensibilités, de découvertes.

Critique

Lecture en 2 min.

« Trois jours et trois nuits », des écrivains au monastère

 

Cloître de l’abbaye de Lagrasse. JULIEN COQUENTIN/HANS LUCAS.

 

Trois jours et trois nuits

Collectif (Sylvain Tesson, Camille Pascal, Frédéric Beigbeder, Sébastien Lapaque, Xavier Darcos…)

Préfacé et édité par Nicolas Diat

Fayard/Julliard, 354 p., 23 €

Quatorze écrivains, athées ou croyants, ont fait la même expérience, séparément : passer trois jours et trois nuits à l’abbaye de Lagrasse, dans l’Aude, puis écrire un texte à partir de ce vécu (1). Plus qu’une retraite spirituelle à l’hôtellerie, le séjour a pris la forme privilégiée d’un accueil « en clôture », à l’intérieur des espaces réservés aux moines, partageant repas, offices et récréations… On ne peut que se réjouir d’une telle entreprise et de l’intérêt dont elle témoigne pour le monde religieux.

→ À LIRE. France/Labbaye-Lagrasse-lieu-ressourcement-colonel-Beltrame-2018-04-02-1200928503" target="_self">L’abbaye de Lagrasse, lieu de ressourcement du colonel Beltrame

Le recueil de ces textes est à accueillir avec ses subjectivités. Cette subjectivité est intéressante. Elle traduit d’une part une méconnaissance de la vie monastique et le besoin de la faire mieux connaître à nos contemporains, d’autre part une soif spirituelle et la nécessité d’y répondre.

Cette subjectivité interroge aussi, lorsqu’elle rime avec un positionnement idéologique – des critiques acides du pontificat de François sont ici et là exprimées. Celles-ci semblent ressortir à une contemplation plus politique qu’ecclésiale, entendant relier la désaffection du christianisme à un mauvais abord de Vatican II.

Une vie tournée vers le Royaume

Puissent les chanoines de Lagrasse, des augustiniens qui font vivre la liturgie de saint Pie V en ces lieux depuis 2004, ne pas être otages de ces points de vue – le père abbé, Emmanuel-Marie Le Fébure du Bus, dans sa postface, cite d’ailleurs favorablement le pape. Il dit sa joie d’accueillir ces auteurs admirés dans son abbaye, et voit dans cette entreprise l’expression d’un dialogue, «une démarche de bienveillance, d’humilité même»,préalable indispensable à la fécondité d’un échange.

Comme dans toute relation humaine, la compréhension n’est pas toujours au rendez-vous, mais cela importe peu. Le mystère est là, duquel les écrivains, plus familiers des mondanités citadines, sont tous désireux d’approcher, chacun à leur manière. «Quel est cet amour sublime qui donne la force de dominer en soi cette attraction si profondément humaine ? », se demande Jean-Marie Rouart à propos de la continence. Au réfectoire, Jean-Paul Enthoven observe ces vies tournées vers le Royaume : « Chacun mastique, boit, avale, sourit, prie, en silence. Cette frugalité, cette austérité, les accompagneront jusqu’à la fin de leur vie. Un sacrifice, à mes yeux, inhumain. »

Loin du tumulte du monde

Mais ces textes ne sont pas qu’une tentative d’élucidation, et certains parmi les invités osent se tourner vers l’introspection, le rapport à la foi, à l’ascèse. Les aînés et les témoins reviennent à la mémoire. Ainsi Louis-Henri de La Rochefoucauld, évoquant sa grand-mère, et rappelant la vue de saint Augustin d’une Église maternelle. Il est beau de découvrir ainsi ces auteurs accepter de cheminer, de se laisser déplacer par ces trois journées.

→ ANALYSE. Les bénédictins sont de retour à l’abbaye de Solignac

Frédéric Beigbeder signe un texte émouvant dont, à son habitude, les pitreries sont la pudeur. À son retour, il écrit : «À présent que je suis de nouveau noyé dans le tumulte, au fond de mon maelstrom contemporain, de nouveau étourdi et fatigué, je me souviens que, quelque part en Languedoc, des hommes en robe blanche continuent chaque jour de chanter sous une nef gothique les mêmes hymnes immatériels, pour les siècles des siècles. Et penser à ces hommes agenouillés m’aide à tenir debout. »

(1) Les bénéfices des ventes seront reversés aux chanoines de Lagrasse pour la restauration de leur abbaye.