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LESBOUMERS??

Publié le 05/09/2025 à 11:04 par papilacabane Tags : prix sur bonne vie moi france argent enfants belle article femme amis travail mort fille pouvoir

Les « boomers » sont-ils vraiment égoïstes et privilégiés ?

Analyse

Article réservé à nos abonnés. Les enfants du baby-boom ont notamment bénéficié d’un meilleur accès à la propriété, d’où un patrimoine qui les avantage aujourd’hui, comparé aux plus jeunes.

Les enfants du baby-boom ont notamment bénéficié d’un meilleur accès à la propriété, d’où un patrimoine qui les avantage aujourd’hui, comparé aux plus jeunes. Meyer/Tendance Floue / Meyer/Tendance Floue

La petite phrase de François Bayrou, mercredi 27 août au « 20 heures » de TF1 sur le fait qu’il ne fallait pas sacrifier les plus jeunes au profit du « confort » des seniors a fait bondir les enfants du baby-boom, ces 14 millions de Français nés entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et 1965.

« Je ne dois rien à personne : j’ai payé mes impôts, les études de mes enfants. Alors ma retraite, je l’ai bien méritée,s’indigne Michel, 77 ans, qui a commencé à travailler à 18 ans dans la métallurgie. Et pas aux 35 heures : plutôt 45 heures par semaine et un week-end sur deux. Pendant longtemps je n’avais pas la cinquième semaine de congés payés. »

Les sorties de François Bayrou mercredi 27 août au « 20 heures » de TF1 sur le « confort »des « boomers » qui ne se soucieraient pas du poids de la dette sur les plus jeunes font bondir la génération née après la Seconde Guerre mondiale. « Qu’il aille voir les gens cupides qui envoient leur argent à l’étranger et roulent dans un carrosse sans penser à personne »,cingle Robert, ancien chef d’entreprise qui a toujours considéré « avoir une dette vis-à-vis de la France, notamment éducative. Je ne me suis jamais contenté d’encaisser mon argent sans penser aux autres. J’ai été privilégié, mais j’ai essayé de le rendre »,poursuit l’octogénaire qui, avec deux amis, a monté un refuge pour les migrants à Briançon (Hautes-Alpes).

De fait, les « boomers » brillent par leur générosité : 53 % des donateurs ont plus de 60 ans. Et ils réalisent 56 % des dons aux associations, selon le Panorama des générosités 2024 de la Fondation de France.

Aide aux enfants et petits-enfants

Ils l’assurent aussi : ils sont présents pour leurs enfants et petits-enfants, qu’ils soutiennent financièrement. « Comme les gardes des petits coûtent cher, ma femme et moi les gardons de temps en temps, surtout pendant les vacances. On aide aussi en signant des chèques à Noël », insiste Michel. « Leurs salaires ne suffisant pas, j’aide mon fils et ma belle-fille tous les mois », ajoute Annie, 77 ans.

Il faut toutefois tempérer cette générosité. Selon l’Insee, les 55-59 ans consacrent 2 136 € par an à aider leur famille, contre 1 656 € pour les 70-74 ans et 1 236 € pour les 65-69 ans.

Cette différence s’explique par le fait que c’est souvent entre 55 et 60 ans que les ménages voient partir leurs enfants, qu’ils aident à s’installer. Et ils ne peuvent moins que naguère compter sur l’héritage venu de leurs propres parents. « Avec l’allongement de l’espérance de vie, on hérite en moyenne à 50 ans »,explique la philosophe Mélanie Plouviez (1). Mais, du fait de successions de mieux en mieux organisées, cet héritage est de plus en plus souvent en nue-propriété : pour hériter pleinement, il faut souvent attendre la mort du second parent, « soit, aujourd’hui, à presque 60 ans ».

Patrimoine et épargne

Le grand privilège des « boomers » est en effet d’avoir pu se constituer un patrimoine. « Les générations nées avant les années 1960 ont pu profiter d’un accès facilité à la propriété(…) en raison de prix de l’immobilier faibles au moment de leur entrée dans la vie active et de nombreux programmes publics d’aide à la pierre limitant le coût de l’endettement. » Elles ont par ailleurs« bénéficié de la forte valorisation du patrimoine immobilier à partir de la fin des années 1990 », soulignait la Fondation Jean-Jaurès en début d’année.

Les enfants du baby-boom seraient encore avantagés à la retraite : grâce à l’allongement de la vie, leurs pensions sont « deux fois supérieures »aux cotisations versées pendant leur vie active, soulignait en 2016 une étude de France Stratégie.

Ce qui ne profite pas forcément à la consommation et à la croissance. Au printemps, l’Insee a montré que la hausse des pensions au 1er janvier 2024, pour compenser l’inflation (5,3 %), a été plus épargnée que consommée : « Une analyse fine des données des comptes bancaires permet de montrer que les deux tiers de la hausse du taux d’épargne(18,6 %, NDLR) en 2024 proviendraient des retraités. »

« Ma retraite ne me fait pas “bien vivre” »

Les retraités interrogés par La Croix n’ont pourtant pas l’impression d’être des privilégiés. « Depuis que je suis à la retraite, mon pouvoir d’achat n’a plus rien à voir. Ce n’est plus possible de partir en vacances comme avant ou d’aller autant au cinéma »,assure Annie. « Ma retraite ne me fait pas “bien vivre” contrairement à ce qu’on entend », continue Michel qui ne se « considère en rien responsable de la dette colossale de la France ».

La France est pourtant, avec l’Italie, le pays développé consacrant la plus grosse part de sa richesse aux retraités : autour de 14 % du PIB. En 2022, les retraites versées se sont élevées à 381 milliards d’euros, sur les 1 539 milliards de dépenses publiques.

Mais il faut aussi ajouter une part des 323 milliards consacrés à la santé. Cet été, les inspections générales des finances et des affaires sociales ont relevé que les plus de 60 ans représentent 60 % des patients atteints d’affection de longue durée (ALD, représentant les deux tiers des dépenses d’Assurance-maladie).

« Quand le corps électoral est constitué de personnes vieillissantes demandant des dépenses qui leur sont favorables, mais refusant les impôts, il est très facile de déplacer la charge de la dépense dans le futur », s’inquiétait en mai 2024 François Facchini, professeur d’économie à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur la dette, mettant en garde contre le « risque de gérontocratie ».

Une promesse à assurer

Faut-il donc revoir la générosité du système ? « Quand j’ai commencé à travailler, ma génération des baby-boomers interrogeait déjà la précédente qui avait bénéficié des Trente Glorieuses et du plein-emploi alors que nous étions confrontés à la crise et au chômage de masse », rappelle Dominique Libault, président du Haut Conseil du financement de la protection sociale, selon qui « notre Sécurité sociale n’a perduré que parce qu’on a toujours révisé les modalités du contrat social pour l’équilibrer en partie ».

D’où les réformes successives des retraites repoussant l’âge légal de départ à la retraite pour prendre en compte l’augmentation de l’espérance de vie, notamment en bonne santé. Aujourd’hui, la norme socialement admise dans les pays développés de l’OCDE « est un ratio 2/3 de vie au travail, 1/3 à la retraite »,souligne Dominique Libault – ce qui permet, au passage de financer le système.

Sauf que, aujourd’hui, les jeunes ont du mal à se projeter dans l’avenir. Selon une étude de la Caisse des dépôts, 52 % des 25-34 ans s’attendent à ne pas bénéficier de pension de retraite et 42 % pensent que le système n’existera alors plus… « Pourtant, un jeune de 20 ans qui commence à cotiser aujourd’hui génère des droits qui commenceront à être honorés vers 2065-2070 et pendant vingt ans. Et si sa femme est plus jeune que lui, elle en bénéficiera presque jusqu’au XXIIe siècle, explique-t-il. Toutes nos réflexions actuelles sur l’avenir du système de retraite ont justement pour but d’assurer cette promesse. »

(1) L’Injustice en héritage. Repenser la transmission du patrimoine, Mélanie Plouviez, La Découverte, 2025, 368 p., 23 €.