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Date de création : 30.11.2013
Dernière mise à jour : 21.11.2025
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FAUTQUONENPARLE

Publié le 21/11/2025 à 09:03 par papilacabane Tags : sur france place monde jeux voyage fleur enfants fond article maison société histoire centre rose message cadeau

« Faut qu’on parle » : à l’école, l’apprentissage du dialogue, même quand on n’est pas d’accord

Reportage

Article réservé à nos abonnés. Isabelle Rose, institutrice à l’école Jaurès-Turgot à Panazol (Haute-Vienne), anime un atelier de communication positive dans sa classe.

Isabelle Rose, institutrice à l’école Jaurès-Turgot à Panazol (Haute-Vienne), anime un atelier de communication positive dans sa classe. Valérie Teppe / pour La Croix

Samedi 22 novembre aura lieu la 2e édition de « Faut qu’on parle », soutenue par le Fonds Bayard-Agir pour une société du lien et portée par La Croix, avec Notre Temps, La Voix du Nordet Réel média. Échanger s’apprend dès le plus jeune âge, comme dans cette classe de CM1 près de Limoges.

« Qui veut partager ses qualités au groupe ? » Une forêt de doigts se lève dans la classe de Mme Rose, à l’école élémentaire Jaurès-Turgot de Panazol, à 5 km de Limoges. En ce 14 novembre, ses 25 élèves de CM1 entament leur « voyage des ToiMoiNous, grandir et vivre ensemble », un programme qui aide les 6-11 ans à développer leurs « compétences psychosociales ». Autrement dit, apprendre à se connaître, identifier et réguler leurs émotions, gérer un conflit ou toute difficulté du quotidien.

« Il s’agit d’améliorer le vivre-ensemble en travaillant la communication positive, la coopération… », explique Anne-Laure Tanchoux, de l’ARS Nouvelle-Aquitaine, qui a initié le projet voilà dix ans en sollicitant un consortium d’acteurs (Promotion Santé, la Mutualité Française, Addiction France et Entr’AIDS).

Un meilleur bien-être, une meilleure santé mentale

Concrètement, les élèves sont guidés par un adulte – un enseignant ou un animateur du périscolaire – durant sept séances d’une heure trente. Ils s’appuient sur une histoire dont ils sont les héros : ils doivent aider d’autres enfants, les « ToiMoiNous », à sauver leur planète en effectuant sept « missions » sous forme de jeux, mises en situation et discussions.

Aujourd’hui, les CM1 de Mme Rose démarrent leur première mission : partir à la découverte de ses qualités personnelles. L’enseignante les a invités à en écrire six sur une fleur dessinée par leurs soins. Au fond de la classe, Louis explique : « j’ai écritattentionné” car j’adore aller vers les autres, surtout quand ils ont un problème. » De son côté, Maïwenn se dit « créative, parce qu’(elle) arrive toujours à imaginer des activités quand(elle s’)ennuie. »

Chacun est ensuite invité à proposer une qualité à d’autres camarades. « Posez-vous, réfléchissez, et expliquez pourquoi vous offrez cette qualité à tel ou telle car c’est un cadeau que vous lui faites », insiste Isabelle Rose. « J’ai dit à Aélys qu’elle était perspicace parce qu’elle réfléchit beaucoup », lance Louis, tandis que Kaïra se retrouve bien dans l’adjectif « câline » qui lui a été remis. « Ça fait vraiment du bien de recevoir ces compliments, j’adore »,sourit Lucas, qui résume visiblement le sentiment général.

Un élève CM1 de présente fleur des qualités.

Un élève CM1 de présente fleur des qualités. Valérie Teppe / pour La Croix

Une étude menée entre 2020 et 2022 par l’université de Bordeaux et l’AFEPS (Association francophone d’éducation et de promotion de la santé) a conclu que les enfants qui ont suivi ce programme « éprouvent un meilleur bien-être général, une meilleure santé mentale et une capacité accrue à identifier leurs émotions, celles des autres et à accueillir la différence », explique Anne-Laure Tanchoux.

Des enseignants et animateurs davantage à l’écoute

Les « ToiMoiNous » profitent aussi aux adultes « en faisant évoluer la posture des enseignants et des animateurs »,constate Édouard Nébié, de l’association Promotion santé Nouvelle-Aquitaine, qui coordonne le projet sur le terrain. « Ils se montrent davantage à l’écoute des enfants et leur adressent plus de messages formulés positivement, et moins de critiques ou d’interdits… »

Une analyse partagée par Isabelle Rose, qui a animé son premier programme en 2020 : « Ça change la manière de proposer aux enfants de grandir. » Depuis 2024, le directeur général de l’ARS Nouvelle-Aquitaine a décidé la généralisation progressive des « ToiMoiNous » à toute la région. À ce jour, environ 7 000 enfants en ont bénéficié à l’école, pendant les temps périscolaires, ou en centre de loisirs.

Les bénéfices se font sentir sur le climat scolaire. Panazol n’échappe pas à la règle alors qu’il s’agit d’une des plus grandes écoles élémentaires de France avec 536 élèves de tous milieux sociaux, répartis dans quatre – petites – cours de récréation. « Les tensions restent rares,assure Céline Nogarède, la directrice. En trois ans, seules deux procédures pour harcèlement ont été déclenchées. »Et ce, à rebours des tensions dans la société et sur les réseaux sociaux. « Le programme leur apprend à direjeet à utiliser unmessage clairpour expliquer ce qu’ils ressentent face à un différend, au lieu d’être violents,abonde Édouard Nébié. C’est l’objectif : mieux communiquer, même quand on n’est pas d’accord. »

Et puis, souligne Isabelle Rose, « c’est du vrai collectif. On travaille par deux ou trois en utilisant les compétences de chacun pour un résultat commun. Chacun trouve sa place, alors que la violence vient souvent d’un manque de reconnaissance, d’un sentiment d’exclusion. »Le programme se diffuse aussi à la maison, complète Édouard Nébié. « Chaque mission propose aux élèves de poser une question à leurs parents ou leur fratrie pour déclencher une réflexion en famille. » Petit à petit, tout le monde parle le même langage… « Tout ce qu’on fait aujourd’hui, c’est planter des graines pour la suite »,souligne Isabelle Rose, rejointe par Édouard Nébié : « En outillant les enfants dès maintenant, on leur donne les moyens d’affronter les épreuves de la vie… Et de contribuer à faire évoluer le monde. »