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Par Anonyme, le 28.08.2025
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Date de création : 30.11.2013
Dernière mise à jour :
05.11.2025
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La filière bois face au défi de la demande Les matériaux bois se révèlent de plus en plus nécessaires à la transition écologique du bâtiment. Mais la filière bois française doit s’organiser pour répondre à la demande.
Analyse
Lecture en 4 min.
Dans les grandes villes françaises, des tours à ossature bois apparaissent dans le paysage. Celle baptisée Hypérion, à Bordeaux, est pour l’heure la plus haute du pays, avec ses 50 mètres de haut et ses 17 niveaux. Une tour de même hauteur devrait voir le jour en 2022 dans le 13e arrondissement de Paris. Longtemps cantonné à la maison individuelle, le bois s’invite désormais dans les immeubles grâce aux progrès techniques. Renouvelable, léger, possédant de bonnes propriétés d’isolation, il profite de vents porteurs.
→ ENTRETIEN. BTP : « Le bois de construction limite les émissions de CO2 »
Programmée au 1er janvier 2022, la réglementation RE2020 imposera aux constructeurs de bâtiments neufs de limiter l’empreinte carbone de chaque construction. Il s’agit d’une obligation de résultat et non de moyens : à charge pour les concepteurs de choisir la façon de rester sous le seuil fixé par le texte. Ce seuil diminuera progressivement afin d’inciter à optimiser la performance énergétique des bâtiments et à utiliser des matériaux plus durables.
Pour l’heure, la part de marché du bois dans les constructions neuves est de 6 %, selon France Bois Forêt. La fédération espère atteindre 30 % à l’horizon 2030, sous l’effet de la RE2020. Bouygues Bâtiment a déjà envoyé un signal fort, annonçant l’utilisation de 30 % de bois pour ses projets dès 2021.
Dans son ensemble, le monde du BTP se montre néanmoins prudent. « L’utilisation de bois demande des savoir-faire et des compétences dont on dispose, mais qui devront être développés pour accompagner l’augmentation de sa part de marché dans la construction », analyse Christophe Boucaux, délégué général du pôle habitat de la Fédération française du bâtiment (FFB). L’avenir ne sera probablement pas au « tout-bois » ou au « tout-brique », mais « la réponse devra se situer dans la possibilité de recourir à une mixité de matériaux », poursuit-il.
Même dans un scénario optimiste, il est peu probable que la filière française seule parvienne à répondre à la demande. « Dans un scénario de dynamisation de la filière,(…) la disponibilité(de résineux) serait près de 50 % inférieure à la demande » pour la période 2031-2035, tous usages confondus, pointait un rapport de la Cour des comptes en 2020.
Car même si la France dispose de la troisième surface forestière de l’Union européenne, elle importe davantage de bois qu’elle n’en exporte. « La forêt française fournit 60 % du bois de construction,estime Luc Charmasson, président du Comité stratégique de la filière bois. Nous importons surtout des bois techniques. » Il s’agit de produits à forte valeur ajoutée, à l’instar du lamellé-collé ou du lamellé-croisé, utilisés pour des murs porteurs ou des planchers.
« L’une des causes de ce déficit est la sous-exploitation de la forêt française », poursuit Luc Charmasson. L’argument, régulièrement avancé par les professionnels du secteur, part du constat suivant : la surface forestière croît chaque année, mais les coupes de bois n’augmentent pas dans les mêmes proportions. En moyenne, elles ne représentent que 60 % du renouvellement annuel.
→ À LIRE. La forêt française face au réchauffement climatique
Ce paradoxe s’explique en partie par le morcellement de la forêt française. L’Office national des forêts (ONF) gère pour le compte de l’État un quart des surfaces. Les trois quarts restants appartiennent à 3,5 millions propriétaires, dont 2,6 millions disposent de moins d’un hectare, souvent hérités. Un tiers de ces parcelles sont difficilement exploitables, selon l’IGN, car situées sur des pentes fortes ou loin de voies permettant le transport du bois.
« De nombreuses petites parcelles ne sont pas exploitées car n’apparaissant pas suffisamment rentables »,pointe Bertrand Servois, président de la fédération Les coopératives forestières,qui plaide pour le développement du modèle coopératif comme solution au morcellement.
Puis il y a le décalage entre l’offre et la demande. Le marché est avant tout demandeur de résineux, plus faciles à travailler. Or, ceux-ci ne représentent qu’un tiers de la forêt française, le reste étant constitué des feuillus. « Certaines essences très présentes en France, comme le merisier, ne trouvent aucun débouché aujourd’hui », relève Bertrand Servois.
→ REPORTAGE. En Vendée, l’entreprise Piveteaubois à l’avant-garde du bois transformé
Le nombre des scieries a également fondu de 5 000 en 1980 à 1 500 aujourd’hui, et les investissements sont limités. « Le modèle de scierie est resté très familial, il y a peu de grosses scieries en France, capables de rivaliser avec celles de Scandinavie », souligne Alain Lemaigre, consultant, membre de la Société des experts bois.
Et rares sont celles en France qui se sont engagées dans la fabrication de produits transformés, à forte valeur ajoutée, si bien que les fameux bois techniques doivent être importés des pays germaniques ou du Nord.
« Nous allons devoir augmenter la capacité de sciage pour répondre à la deuxième transformation (qui consiste à conférer une valeur ajoutée au produit, NDLR), admet Nicolas Douzain-Didier, délégué général de la Fédération nationale du bois. Nous avons estimé le besoin de la filière en investissement à 800 millions d’euros par an, pendant cinq ou dix ans. » Dans le cadre du plan de relance, le gouvernement a apporté 300 millions d’euros à la filière, dont une large partie est affectée au renouvellement des forêts détruites par des incendies ou insectes ravageurs.
→ ANALYSE. Un grand « plan forestier » qui manque de diversité
Dernier dilemme pour la filière : que faire des feuillus qui couvrent la plus grande partie de la forêt française ? Dans un plan baptisé « Ambition bois construction 2030 », plusieurs fédérations du secteur s’engagent à « développer des composants bois-construction à base d’essences de feuillus au niveau national ». Autrement dit, faire avec la ressource dont la France dispose le plus. La filière regrette qu’une partie des arbres soient exportés sous forme de grumes – à moindre valeur ajoutée – pour revenir transformés.
Le premier ministre a promis l’organisation d’assises de la forêt et du bois en octobre, à l’issue desquelles de nouvelles orientations devraient être définies pour développer la filière. Un chantier d’envergure.
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Les grumes françaises attirent la convoitise
► Depuis le début de l’année, les transformateurs de bois français s’inquiètent d’exportations massives de feuillus et résineux français à l’étranger. Entre janvier et mai 2021, il a été exporté 42 % de chênes en plus par rapport à 2020. Lors des ventes aux enchères, les scieries françaises disent ne pas pouvoir rivaliser avec les investisseurs étrangers.
► Les principaux acheteurs sont aux États-Unis, qui connaissent un boom de la construction. La Chine se tourne aussi vers l’Europe, après avoir interdit l’abattage des chênes sur son territoire. Elle subit aussi des restrictions imposées par la Russie sur ses exportations de bois.
En Vendée, l’entreprise Piveteaubois à l’avant-garde du bois transformé Piveteaubois est la seule entreprise en France à produire du bois lamellé-croisé, matériau en expansion dans le secteur de la construction.
Reportage
Lecture en 2 min.
Sur les routes de Vendée, entre la Roche-Sur-Yon et Cholet (Maine-et-Loire), le paysage vallonné et agricole laisse voir peu de forêts. C’est pourtant là que se trouve l’un des principaux transformateurs de bois français, Piveteaubois. L’entreprise est devenue depuis 2018 la seule en France à produire du CLT (pour cross-laminated timber,bois lamellé-croisé).
Le matériau est de plus en plus demandé dans le secteur de la construction. Ses propriétés de résistance permettent une utilisation en mur porteur ou sur des structures de planchers de logements collectifs ou de bureaux. « Là où le bois était traditionnellement utilisé pour des maisons individuelles, le lamellé-croisé permet désormais de faire du multi-étages », explique Maxime Besnard, responsable des produits ingénierie bois chez Piveteaubois.
→ A LIRE. Le gouvernement veut « booster » la filière bois
L’entreprise s’approvisionne jusqu’à 350 kilomètres autour de l’unité de production. « Comme il n’y a pas de grand massif forestier ici, nous devons aller plus loin pour chercher le bois, ce qui est plus coûteux, poursuit Maxime Besnard. Pour compenser, nous devons rechercher de la valeur ajoutée et donc innover. » L’entreprise, qui propose par ailleurs terrasses, bardages, et autres produits en bois transformés, s’était aussi engagée depuis des années dans le lamellé-collé, autre matériau demandé dans le secteur de la construction.
Entre 2016 et 2018, la modernisation de l’appareil de production a nécessité 60 millions d’euros d’investissement. L’unité largement automatisée retentit d’un brouhaha mécanique. Une fois sciées, les planches de résineux défilent sur un tapis, un scanner y détecte le moindre défaut. Ces imperfections sont soigneusement découpées, puis les planches collées bout à bout, à la longueur choisie.
C’est ensuite qu’est constitué le lamellé-croisé, à proprement parler. Les pièces de bois sont posées les unes à côté des autres pour former des panneaux, enduits de colle. Un autre panneau est ensuite apposé par-dessus, à 90 °C. Le millefeuille est fait de trois à neuf couches, selon la demande du client. La découpe d’ouvertures, si besoin, est réalisée dans la foulée. Tous les produits sont réalisés sur mesure.
« Les capacités de production de l’entreprise devraient progressivement atteindre 50 000 m3, soit l’équivalent de la demande nationale actuelle »,espère Maxime Besnard. Une cinquantaine de salariés – sur les 1 500 répartis dans les trois sites de production de Piveteaubois – sont affectés à la production de lamellé-croisé. L’entreprise a déjà sécurisé une partie de sa demande auprès de Bouygues Bâtiment, qui s’est engagé en 2021 à lui commander 5 000 m3 par an de panneaux pendant cinq ans.
BTP : « Le bois de construction limite les émissions de CO2 » Ingénieur des ponts, des eaux et des forêts, et chercheur à AgroParisTech, Jonathan Lenglet estime que le bois de construction présente des bénéfices écologiques certains, mais qui varient selon le mode de gestion ou de recyclage.Entretien
Lecture en 2 min.
La Croix : Sur le plan environnemental, quels sont les bénéfices du bois par rapport à d’autres matériaux ?
Jonathan Lenglet : Il y a deux effets possibles. Le bois de construction permet de limiter les émissions de CO2 lorsqu’il se substitue à des matériaux plus émetteurs dans leur conception, comme l’acier ou le béton. Par ailleurs, une forêt contribue aussi au stockage du carbone par les arbres.
→ À LIRE. La construction en bois est-elle forcément écologique ?
Une étude parue en 2017 (1) montre que plus la sylviculture est intensive, plus l’effet de substitution avec les autres matériaux est important. À l’inverse, quand la gestion de la forêt est extensive, c’est l’effet de stockage carbone qui prend le pas. Au-delà de l’enjeu des gaz à effet de serre, utiliser une ressource locale présente des avantages sociaux et territoriaux non négligeables.
Les bénéfices s’observent-ils toujours si le matériau est utilisé en fin de vie en bois de chauffage ?
J. L : Il y a une guerre des chiffres depuis plusieurs années sur la pollution engendrée par les différents matériaux. Plusieurs analyses de cycles de vie(études qui quantifient les émissions de différents polluants d’un produit, de l’extraction des matières première au recyclage, NDLR)ont été réalisées. Le problème est que ces résultats diffèrent grandement en fonction des paramètres choisis au départ : tout dépend du périmètre de l’étude ou de l’hypothèse que l’on prend pour le recyclage du produit ou son transport. En effet, si on brûle du bois de construction en fin de vie, on décale simplement des émissions de carbone dans le temps.
Ce qui est certain en revanche, c’est que la quantité d’énergie nécessaire à la fabrication des produits en bois est moindre et que son utilisation a moins de conséquences directes sur l’environnement, comme sur la ressource en eau.
Le fait d’importer le bois de pays très éloignés ne limite-t-il pas ses avantages écologiques ?
J. L : Le secteur de la construction importe relativement peu de bois de pays d’Afrique ou d’Amérique du Sud, où la traçabilité est la plus difficile. Les importations concernent plutôt des résineux en provenance de Scandinavie, de pays germaniques ou de Russie. Même si on relève des pratiques de foresterie contestables dans ces pays, il y a des garde-fous. Cela dit, un bois importé limite nécessairement son avantage écologique, d’où l’intérêt de travailler sur nos ressources locales.
La demande du bois de construction pourrait-elle orienter la France vers la sylviculture intensive ?
J. L : Je ne pense pas que l’on aboutira à un modèle de forêts industrielles généralisé. Ce serait difficilement acceptable pour la société. Certains forestiers ont aussi le souvenir amer du fonds national d’après-guerre, qui a permis de planter massivement des espèces résineuses. Résultat : producteurs et industriels sont pénalisés aujourd’hui, car ils se retrouvent avec des monocultures très sensibles aux maladies, aux tempêtes ou aux effets du changement climatique.
→ RELIRE. La forêt française face au réchauffement climatique
Je pense qu’il y a de la place pour une sylviculture diversifiée à l’échelle du territoire. Nous pouvons à la fois avoir des parcelles orientées vers la production et d’autres gérées de façon plus douce pour les écosystèmes.
(1) Freins et leviers forestiers à l’horizon 2050, rapport d’étude de l’Inra et de l’IGN (2017).