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Dernière mise à jour : 05.09.2025
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DISSOLUTIONDUPKK

Publié le 12/05/2025 à 14:45 par papilacabane Tags : prix sur enfants obstacles société pouvoir

Dissolution du PKK : à Mardin, les Kurdes de Turquie sceptiques sur leur avenir
Une manifestation du Parti de l’égalité des peuples (DEM), en février 2025, peu après la publication de la lettre d’Abdullah Öcalan demandant au PKK de cesser la lutte armée. Stringer / EPA

Depuis fin 2024, des consultations de paix étaient menées entre Ankara et l’île-prison d’Imrali, où est détenu Abdullah Öcalan, le fondateur du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en guerre contre l’État turc depuis les années 1980. Elles ont abouti lors du congrès que le parti a tenu du 5 au 7 mai en vue de sa dissolution, elle-même officialisée ce lundi 12 : « Le 12e Congrès du PKK a décidé de dissoudre la structure organisationnelle du PKK et de mettre fin à la méthode de lutte armée »,a annoncé le groupe kurde dans un communiqué, en mettant fin à plus de quatre décennies de lutte armée contre l’Etat turc.

Les termes exacts de l’accord ne sont pas encore connus et les questions qu’elle soulève pour le grand public sont nombreuses : de l’avenir de cette langue, soumises à de multiples obstacles légaux, au sort des innombrables prisonniers politiques que comptent les geôles turques.

Le retour impossible dans les villages évacués

Saraçoglu, le quartier de la petite mosquée, a été construit par des familles kurdes contraintes de fuir vers la ville dans les années 1990. En représailles de la guérilla menée par le PKK, les autorités turques ont fait brûler ou détruire des milliers de villages. Celui de l’imam a été bombardé en 1994. Le retour sur ces terres a été rendu impossible par les gardes de villages, des miliciens nationalistes, chargés en théorie de suppléer l’armée turque dans ces zones rurales. Un habitant originaire de Serenli (Dengizan en kurmanji), à une heure de route, affirme que six familles y sont retournées : « Il n’y a plus rien à faire là-bas. Ils retirent même les panneaux en kurde. »

En face du minaret, l’épicerie de Fexrî, 55 ans, sert de point de repère. Les pères du quartier y boivent le café soluble sous un parasol publicitaire et commentent l’actualité à condition qu’aucun nom de famille ne sorte d’ici. « Nos enfants parlent turc. S’ils prononcent un mot en kurde à l’école, ils sont punis systématiquement, déplore le détaillant. Ils ont grandi en ville et sont déracinés. »Depuis dix ans, une école privée est autorisée à enseigner le kurde, mais son coût est trop élevé si l’on n’est ni riche ni chercheur étranger.

Le scepticisme de la population

Les conversations dégageaient un lourd parfum de scepticisme avant l’officialisation de la dissolution. L’histoire n’est pas loin : le précédent processus de paix, entre 2013 et 2015, avait fini par éclater, après de maigres avancées, et les combats avaient repris, cette fois au cœur même des villes du Sud-Est. Sans vraiment prononcer ces mots, il n’est pas difficile de comprendre que l’autonomie était le seul horizon envisagé avec sérieux par ces hommes. « Cela se passe autour de tables auxquelles nous ne sommes pas conviés, dit un voisin de Fexrî, dont le cousin est en prison pour “soutien à une organisation terroriste”. En l’état actuel, il n’y a aucune garantie que nous y gagnerons quoi que ce soit. »

Cette frustration ne va pas jusqu’à une remise en cause visible à l’égard de l’émanation politique kurde, le Parti de l’égalité des peuples (DEM), qui a piloté les discussions avec optimisme. L’activiste Leyla Zana, lauréate du prix Sakharov en 1995 alors qu’elle était emprisonnée pour dix ans, a qualifié l’annonce du PKK de « nouvelle ère ». Aussi historiques soient-elles, les négociations n’ont pas empêché la poursuite de la répression contre les élus kurdes ces derniers mois. Ici, à Mardin, le maire, Ahmet Türk, a été démis de ses fonctions et remplacé par un administrateur nommé par le pouvoir.

repères

20 millions de Kurdes en Turquie

La minorité kurde est estimée à environ 20 millions de personnes en Turquie, sur une population totale de 85 millions.

Depuis les années 1980, la guerre entre le PKK et l’État turc a fait près de 40 000 morts en Turquie.

Le 27 février, le leader historique du PKK Abdullah Öcalan a appelé son organisation à se dissoudre, estimant que le projet autonomiste « ne répond pas à la sociologie historique de la société ».

Cet appel du leader de 76 ans, incarcéré depuis vingt-six ans, faisait suite à une médiation entreprise à l’automne par un allié du gouvernement de Recep Tayyip Erdogan, le nationaliste Devlet Bahçeli, via le parti prokurde DEM.