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dans nos députés beaucoup ne servent à rien ,qu il soit de droite d'extrême droite ou la bande à mélenchon
Par Anonyme, le 28.08.2025
le"systême" s'est mis en place il y a logtemps à sept-fonds. deux "jeunes"moines , vers les années 7o, s'étaie
Par Yon, le 21.07.2025
merci frère de votre courage à nous partager votre souffrance. je vous prends dans la prière.
pers onnellemen
Par Anonyme, le 17.07.2025
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Par Anonyme, le 31.08.2024
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Par lutter-contre-coro, le 18.08.2024
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Date de création : 30.11.2013
Dernière mise à jour :
22.09.2025
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Tribune
Un cours de musique dans Gaza-Ville, le 5 août 2025. Dawoud Abu Alkas / REUTERS
Depuis le 1er août, les évacuations d’artistes et de scientifiques de la bande de Gaza vers la France sont gelées. Le maraîcher philosophe Mathieu Yon, qui a préparé avec un collectif d’habitants de la Drôme un dossier d’accueil de la poétesse gazaouie Alaa Al-Qatrawi, écrit son désespoir devant un tel blocage.
Je me suis lié d’amitié avec une poétesse de Gaza, et ce lien me consume. Je souffre pour elle chaque fois que l’horreur progresse là-bas, et que je tente de lui redonner espoir sans lui mentir. Comme c’est difficile, de ne pas lui mentir. Ici, je souffre des jugements envers les Gazaouis, comme si nous les enfermions à nouveau dans nos pensées et nos représentations pour en faire soit des héros, soit des terroristes, mais jamais des individus ordinaires qui veulent simplement vivre. Pourquoi est-ce si difficile d’imaginer que les Gazaouis veulent vivre ?
Personne ne veut voir le Gazaoui réel, objectif, humain. Chacun veut voir son propre gazaoui : un héros de la cause Palestinienne ou un soutien du Hamas, un martyr de la résistance ou un antisémite en puissance. Moi, je ne suis pas aveugle, mais je ne vois rien de tout cela. Je vois une amie à qui on interdit tout repos, tout refuge, tout espoir.
Hier, j’ai demandé à Alaa si elle entendait encore les oiseaux chanter juste avant l’aube. Elle m’a répondu que cela faisait longtemps qu’elle ne les entendait plus. Et j’ai compris que la guerre détruisait tout, qu’elle exerçait sa tyrannie sur chaque son, chaque forme de vie, chaque particule de matière. Alaa est une immense poétesse, elle sait guérir les blessures du langage. Mais jusqu’à quel point ? Elle s’est relevée de la mort de ses quatre enfants suite à un bombardement de l’armée israélienne, en décembre 2023. Elle s’est relevée de tant de douleurs, mais jusqu’à quand ? Je voudrais tant lui permettre de respirer un peu, inventer une porte qu’elle puisse ouvrir pour fuir quelques instants l’horreur. Mais j’en suis incapable.
CruautéAvec des amis et l’association culturelle La Bizz’Art Nomade, nous avons déposé un dossier Pause au Collège de France, afin de l’accueillir dans la Drôme pour un merveilleux projet artistique. Ensemble, nous avons mis toute notre belle énergie. Mais l’accueil des Gazaouis est « gelé », inlassablement gelé. Et je n’entends aucune personnalité politique, de droite comme de gauche, protester contre cette injustice. La France veut reconnaître la Palestine, mais elle refuse de sauver des vies palestiniennes. Ce n’est pas de l’ironie, c’est de la cruauté.
Alors avec Alaa, il nous reste des mots, des poèmes. C’est notre pays tapissé de feuilles mortes, d’oiseaux invisibles et sauvages, d’images vives et tranchantes. Nous nous retrouvons régulièrement dans ce pays inconnu, sans frontière ni géographie, sans guerre ni domination, où les flammes des bougies sont comme des larmes inversées montant vers le ciel.
Le chant d’un oiseauToi qui lis ces lignes, si désormais tu entends parler des Gazaouis à la radio, la télé ou les réseaux sociaux, je t’en prie, essaie de résister à l’idée de savoir qui ils sont, essaie de retenir tes images et tes jugements de valeur : même si le présentateur semble convaincu, que le timbre de sa voix est grave, posé et rassurant, même s’il semble savoir de quoi il parle (surtout s’il semble savoir de quoi il parle d’ailleurs).
Prends de la hauteur, de la distance, lève les yeux. Si tu parviens à faire ce geste ne serait-ce qu’une poignée de secondes, tu entendras peut-être le chant d’un oiseau dehors, sur une antenne de télé obsolète et rouillée. À cet instant, tu penseras peut-être à mon amie de Gaza, et nos poèmes n’auront pas été vains, même si Alaa reste coincée dans les ruines, que je suis incapable de la sortir de cet enfer, et que mon cœur est en miettes.