Accompagné d’une trentaine de chefs d’entreprise pour son voyage d’État en Chine d’à peine deux jours, Emmanuel Macron n’aura pas récolté une « moisson de contrats » de plusieurs milliards d’euros (à peine une douzaine de petits contrats et de lettres d’intention). La tendance s’est inversée et c’est la Chine qui vend à la France et à l’Europe beaucoup plus qu’elle n’achète. Au point que le président français implore la Chine d’acheter plus.

Les déséquilibres commerciaux constituent un lourd contentieux entre l’Union européenne (UE) et la Chine, avec les pratiques commerciales chinoises jugées déloyales, des voitures électriques à l’acier. La relation entre la Chine et l’UE se caractérise par un déficit commercial massif de plus de 300 milliards d’euros en défaveur de l’UE.

« Les deux parties se sont engagées à promouvoir le développement équilibré des relations économiques et commerciales bilatérales, à accroître les investissements réciproques et à offrir un environnement commercial équitable, transparent, non discriminatoire et prévisible pour les entreprises des deux pays », a promis Xi Jinping jeudi matin, au cours d’une conférence de presse commune. Reste à savoir si ces promesses seront tenues.

L’autre point de discorde concerne le conflit russo-ukrainien, que Pékin est accusée de favoriser par des aides économiques massives à Moscou. « J’espère que la Chine pourra se joindre à notre appel et à nos efforts pour parvenir dans les meilleurs délais à tout le moins à un cessez-le-feu », a plaidé Emmanuel Macron.

« La Chine soutient tous les efforts pour la paix » et « continuera à jouer un rôle constructif pour une solution à la crise », a répondu Xi Jinping. La Chine assure constamment vouloir la paix. Pour autant, elle n’a jamais condamné l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022 et est le premier pays acheteur de combustibles fossiles russes au monde.

L’atmosphère devrait changer vendredi lors du déplacement du couple présidentiel français à Chengdu, capitale du Sichuan, berceau des pandas géants devenus ambassadeurs de la Chine à travers le monde. Les deux pays ont signé un accord pour la venue prochaine de deux nouveaux pandas en France. Les termes financiers restent inconnus, mais les deux précédents ursidés, retournés en Chine le mois dernier, auraient coûté près d’un million d’euros par an.