afrique amis annonce article base belle bonne cadre carte centre chez coup
Rubriques
>> Toutes les rubriques <<
· CULTURE (67)
· L'ACTUALITE (65)
· JARDIN (80)
· LA LECTURE (114)
· HUMEUR,HUMOUR ! (47)
· LES SCIENCES (85)
· RELIGION (65)
· HISTOIRE DE LA FAMILLE (47)
· PRIER (70)
· POESIE (62)
dans nos députés beaucoup ne servent à rien ,qu il soit de droite d'extrême droite ou la bande à mélenchon
Par Anonyme, le 28.08.2025
le"systême" s'est mis en place il y a logtemps à sept-fonds. deux "jeunes"moines , vers les années 7o, s'étaie
Par Yon, le 21.07.2025
merci frère de votre courage à nous partager votre souffrance. je vous prends dans la prière.
pers onnellemen
Par Anonyme, le 17.07.2025
ouedraogo,jose ph
Par Anonyme, le 31.08.2024
+229 95 67 77 26 retour d'affection immédiat
l e grand maître spirituel gambada djogbe apporte une aide pré
Par lutter-contre-coro, le 18.08.2024
· MILLARDAIRES
· SAINT JOSEPH ,PERE.PAR LE PAPE.
· lES EMIRATS ARABE UNIS
· FORUM DE DAVOS
· LA VAGUE VERTE
· LA TURQUIE
· ALLOCATIONS FAMILIALES
· ELECTIONS AMERICAINES
· ELECTIONS
· AVEC MACRON ?
· LES PARASITES
· MARITAIN
· 1200MILLARDS DE DOLLAR SUR LES INFRASTRUCTURES
· LAFILIERE
· LE CORAIL
Date de création : 30.11.2013
Dernière mise à jour :
18.09.2025
11786 articles
Sylvie Sagnes,anthropologue, chargée de recherche au CNRS
« Quand on interroge les gens sur leur lien à Notre-Dame, comme nous l’avons fait dans une vaste enquête en cours d’analyse (1), on ne peut qu’être impressionné par la force de ce qu’ils racontent. Chacun garde un souvenir très riche de la cathédrale. Ce qui transparaît, c’est que les expériences vécues à Notre-Dame sont jugées indépassables, quelles qu’en soient leurs circonstances. Les gens parlent de “la force ressentie en son sein”, d’une “sorte d’éblouissement”, de choses “qui ne peuvent se décrire”… On peut aussi noter la fréquence des “premières fois” – première visite enfant, avec son conjoint, avec ses propres enfants… –, ce qui donne à la visite à Notre-Dame quelque chose du rituel initiatique. Certains vont jusqu’à parler de “conversion” ou de décision de changement de vie prise à cette occasion.
Les réponses montrent que beaucoup vivent une forme de tête-à-tête avec le monument, malgré la foule. Ils le ressentent paradoxalement comme un lieu réservé, “à soi”. Ils apprécient aussi d’être là en compagnie d’amis ou de membres de leur famille, toujours un cercle restreint.
Le monument ressort comme quelque chose qu’on se donne en partage, ce qui ajoute au plaisir de la visite et au lien entre les personnes. J’ai lu nombre de témoignages poignants, par exemple celui d’une femme, dont la mère, sachant qu’elle allait mourir, avait souhaité venir avec elle “dire adieu” à Notre-Dame. Il y a souvent quelque chose de l’ordre de la personnification du monument. On peut imaginer sa réouverture vécue comme des retrouvailles. »
« Un lieu qui a vocation à rassembler »Noémie Teyssier d’Orfeuil,25 ans, co-organisatrice bénévole de la marche « Pierres vivantes » (2)
« En 2024, je m’attends à retrouver une cathédrale magnifique, mais j’espère qu’elle sera davantage un lieu d’échange et de communion entre les paroisses parisiennes. Ce n’était pas tellement le cas avant l’incendie. La marche que nous organisons le Lundi saint chaque année avec le diocèse se greffe à ce mouvement d’Église qui souhaite repenser la cathédrale comme la mère des Églises.
Notre-Dame est un lieu qui a vocation à rassembler. C’est déjà un défi de rassembler les chrétiens, mais nous avons aussi le souhait de rejoindre ceux qui s’intéressent à la cathédrale, et ils sont très nombreux. L’attente est extrêmement forte chez tous ceux que nous rencontrons. Notre-Dame ouvre tous les cœurs quand on prend le temps de la rencontre. Alors que l’Église ne va plutôt pas bien, avec la crise répétitive des scandales liés aux abus, nous croyons chacun à la mission d’être une “pierre vivante” (1 Pierre 2, 5) participant à la construction de l’Église. »
« Une trace du religieux »Jean-Louis Schlegel,sociologue des religions
« Ce qui se passe autour de Notre-Dame fait prendre conscience de l’importance du “patrimoine” aujourd’hui. Beaucoup semblent attendre que le religieux disparu ou en voie de disparition se maintienne, ou soit maintenu de manière extrêmement volontariste, comme patrimoine, c’est-à-dire comme “trace”. C’est un aspect inédit de la sécularisation.
Il y a plusieurs lectures possibles de ce destin patrimonial du religieux. Le sociologue fera peut-être le constat réaliste, mais cruel et chagrin, que la pierre et le visible, c’est ce qui reste quand l’esprit et la vie du lieu (la foi et la pratique) l’ont quitté. Le croyant maintiendra que l’entretien du patrimoine est le signe que la foi n’est pas éteinte, qu’elle peut renaître, être réanimée, que les pierres restent vives et prêtes pour des réemplois croyants, par exemple en des temps de crise. Le politique va l’instrumentaliser au profit de sa carrière, du prestige de sa ville ou de sa région. Au pire, on voit le patrimoine mis au service de causes identitaires qu’on a le droit de trouver détestables…
Ce qui se joue aujourd’hui autour de Notre-Dame, pour nombre d’esprits proches de la culture, de l’art, de la création, c’est la célébration du beau, la gloire du beau… Sa gloire sans la Croix. Le rappel par l’Église que c’est un lieu où le culte doit rester vivant est légitime. Mais raison de plus pour réfléchir sur ce qu’on veut y célébrer et comment, dans l’esprit de la liturgie d’après Vatican II. »
« La force d’une icône »François Bœspflug,historien spécialiste de l’iconographie chrétienne
« Les attentes liées à Notre-Dame me paraissent indissociables du maintien quasi intact de la façade de la cathédrale, avec son allure indestructible, ses deux grandes tours et leurs dix cloches, ses portails et leur décor. Cet ensemble peut faire l’effet d’une sorte de témoignage silencieux, qui a sans doute pesé dans le choix d’une restauration à l’identique.
Cette façade a quasiment une valeur de message, de prédication permanente et silencieuse, voire d’icône, qui condense le prix que l’on accorde à la cathédrale dans son entier. Il n’est certes pas courant de qualifier d’icône une cathédrale, mais ce qui encourage à oser ce rapprochement est cette triple alliance, en elle, de sa résistance à la catastrophe (une icône tient bon, la cathédrale aussi), de sa valeur temporellement illimitée (une icône ne vieillit pas, la façade de la cathédrale non plus) et de l’attachement profond d’une grande partie de la population, au-delà des croyances et convictions diverses.
La croyance religieuse déclarée, confessante et célébrante, n’est certes pas en hausse dans notre pays, ni en Europe. Mais tout se passe comme si le désir ou la capacité de communion militante de notre peuple s’était silencieusement déplacé, se réveillait et se reportait sur le monument et sa restauration. Ils se révèlent capables de susciter une profonde émotion commune, au moment de “la troisième guerre mondiale par morceaux”, selon la formule du pape
L’incendie de Notre-Dame de Paris et surtout ses suites depuis quatre ans ont quelque chose d’une Pentecôte imprévue, à la faveur de laquelle une population réputée laïque déclare son adhésion dans les langues des techniques, de l’art ou simplement des émotions. »